La liturgie nous invitant à accueillir la Parole et à la mettre en pratique, le Père Sylvain nous a “régalé” durant son homélie en nous invitant à revenir sans cette à cette Parole de Dieu qui nous nourrit. En voici quelques extraits :

Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous …  :
Cette Parole m’accompagne et, à chaque fois que je la ré-entends, mon cœur est dans la joie.
Alors je suis vraiment heureux qu’aujourd’hui cette Parole nous soit redite.
Accueillons, oui, avec douceur, Jésus – Parole, Verbe de Dieu – qui apporte un message de nouveauté.
Dans l’évangile de Marc, il parcourt la Galilée et sa renommée est telle que les pharisiens et les scribes viennent à lui pour enquêter.
C’est alors qu’ils se scandalisent parce que les disciples ne respectent pas les règles de pureté, … la tradition des anciens.
Jésus apporte alors une lumière toute nouvelle : ce qui rend pur ou impur ne vient pas de la nourriture ou des œuvres, ce qui rend pur ou impur vient du cœur, du dedans. Et les règles de pureté n’ont de sens que si elles aident à garder ou à retrouver un cœur pur.
Pour le Christ, les choses sont au second plan. C’est l’humain qui est premier :
Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat !
De même les règles religieuses sont faites pour nous aider à être libres, pas pour nous enfermer.
Les pharisiens et les scribes se sont attachés à la lettre et ont oublié le sens…
Jésus renouvelle cette compréhension … Le but de la religion n’est pas de se purifier les mains, mais de se purifier le cœur.
Au moment de vous dire « Au Revoir » après 5 années de ministère parmi vous, cette Parole résonne en moi tout particulièrement.
J’ai connu une forme d’intégrisme religieux… L’intégrisme – quel qu’il soit – oublie la douceur qui doit toujours accompagner un chemin de foi.
Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous …
Avec douceur, nous reconnaissons qu’en chacun, chacune de nous, il y a du pur et de l’impur : la ligne de partage est là, en nous.
C’est là que se situe le combat spirituel, le chemin de la sainteté, l’authenticité de nos choix de vie et de foi, notre fidélité à Dieu.
C’est pourquoi Jésus si souvent appelle à rester éveillés : il s’agit d’une vigilance qui ne peut jamais vraiment s’arrêter. Car il est ici question d’amour.
Et l’amour est la seule Loi.
Nous nous sentons peut-être souvent loin, pauvres, imparfaits dans notre manière de vivre notre foi.
Nous avons entendu dans la première lecture : Vous garderez les commandements du Seigneur tels que je vous les ai prescrits.
C’est quoi, garder toute la Loi du Seigneur ?
Ce n’est pas si simple … tant la vie est complexe … et parfois semblant tellement contradictoire …
Quel réconfort et quel encouragement d’entendre saint Jacques « remettre les pendules à l’heure » :
Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde.
Le critère de notre relation à Dieu, c’est notre relation à l’autre.
On est vraiment chrétien qu’en étant vraiment humain.
La pureté du cœur, et donc la sainteté, recommence toujours de là.
Et là, on peut toujours se reprendre, recommencer, y croire à nouveau et essayer de le vivre.
Une sainte, Thérèse de Lisieux, (bien sûr !) l’a compris : elle l’a compris par expérience dans le contexte de sa vie au carmel à la fin d’un XIXe siècle aux relents de jansénisme.
Je vous l’ai souvent partagée, cette parole qui reconduit au cœur de l’évangile.
Cette parole que, sur son lit d’agonisante, elle a murmurée peu avant sa mort :
La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique, elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père.
Frères et sœurs, chers amis, je nous souhaite à tous et toutes cette confiance audacieuse qui s’appuie non sur notre fidélité mais sur celle de Dieu.
Il est. Il sait. Il aime. AMEN